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Mon psy ne me parle pas ?

De la séance, il n'a pas ouvert la bouche - Une attitude énervante et parfois même assez frustrante. Mais pourquoi le psy ne me dit-il rien? Explications sur ce monde du silence

En mai 1889, Freud découvre lors d'une séance avec une patiente qu'il doit se taire et ne plus poser de questions pour la laisser s'exprimer librement. Dans son ouvrage «Étude sur l'hystérie», il écrit à propos de Emmy von N.: «J'arrivais à lui demander comment les douleurs gastriques étaient survenues et d'où elles provenaient. Avec assez de réticence, elle me répond qu'elle n'en sait rien. Je lui donne jusqu'à demain pour s'en souvenir. Elle me dit alors qu'il ne faut pas lui demander toujours d'où provient ceci ou cela, mais la laisser raconter ce qu'elle a à dire. J'y consens et elle poursuit...» Depuis, le silence est devenu un élément fondamental de la psychanalyse et des psychothérapies. « Car le silence, et c'est sa première vocation, favorise la libre expression du patient», rappelle Karine Alcantara, psychologue clinicienne et psychothérapeute.

Une manière d'amener le patient à se révéler et le conduire à une introspection, qui lèvera les blocages, et l'aidera à progresser

Difficile de se raconter sans fard, d'exprimer librement tout ce qui passe par la tête si le thérapeute vous oriente en posant des questions ou en imposant un sujet, par exemple. Le silence place le patient face à lui-même. Il induit également une mise à distance, une neutralité nécessaire au travail : le psy n'est pas un ami, il ne donne ni explications ni conseils. Il écoute, et rebondit d'un mot ou d'une phrase. Moins il parle, plus ce qu'il dit est important. Malgré tout, son attitude n'est pas toujours facile à supporter pour le patient. En effet, parler à quelqu'un qui ne dit rien est plutôt déroutant.

Cependant, la frustration induite oblige la personne à se révéler, à faire émerger des affects inconscients refoulés et à trouver sa propre vérité. Le silence pousse à aller plus loin, et même prolongé durant la moitié de la séance, il n'est jamais vide. « Si le patient se tait, explique Karine Alcantara, ayant l'impression que rien ne lui vient à l'esprit, et que le thérapeute de son côté laisse le silence s'installer, c'est parce que ce vide de pensées correspond à des résistances.

Des formes de blocages liés aux problématiques qui font souffrir le patient et l'ont d'ailleurs amené à consulter. Les revivre en séance permet de les analyser, de mieux les comprendre, de les changer ou de les accepter. La thérapie est faite pour exprimer librement ses ressentis, et si le silence établi provoque de la colère, de l'embarras, des inhibitions ou des peurs, il ne faut pas hésiter à les verbaliser et à en parler à son psy.

Le psy pousse toujours à lâcher prise

Dans une psychanalyse, c'est le patient qui fait l'essentiel du travail. «Le contrat de base de cette thérapie, rappelle Karine Alcantara, est que la personne dise tout ce qui lui vient à l'esprit. Le praticien souligne les points du discours qui lui semblent importants, interprète quelques propos dans le but d'aider l'analysant à progresser et à laisser son inconscient se dévoiler à lui. » La position allongée favorise la relaxation, le lâcher prise, et évite tout contact visuel entre le patient et son analysant. Et le silence du psychanalyste n'est pas un vain mot, il peut ne pas prononcer une seule phrase pendant plusieurs séances. Ce qui est assez dur. C'est pourquoi la psychanalyse s'adresse à des personnes qui en connaissent les fondements. «Il est nécessaire, poursuit la spécialiste, que l'analysant ait des capacités d'introspection pour se retrouver seul face à lui-même, sans avoir besoin du regard du psychanalyste ou de ses paroles. »

Rebondir sur un mot suffit à mettre à l'aise

L'alternative pour ceux que cette expérience rebute, c'est la psychothérapie. Moins profonde, moins longue, elle se déroule en face à face. Et, s'il a le même rôle que dans la psychanalyse, le silence est ici moins absolu. En effet, malgré ses atouts thérapeutiques et principalement au début de la psychothérapie, il peut susciter une profonde angoisse et inhiber toute parole. « L'effet de la démarche (si difficile déjà), analyse Karine Alcantara, est alors inversé : le patient se sent seul alors qu'il venait chercher de l'aide, il essaie de lire quelque chose de rassurant dans les yeux du psychothérapeute mais n'y trouve bien souvent qu'une impression de jugement. Même si ce n'est pas le cas, la position asymétrique des deux protagonistes donne au psy la place de celui qui sait, qui pense et qui est tout-puissant. »

En début de cure, le thérapeute peut, pour rassurer son patient et l'aider à se livrer, se montrer plus interventionniste en posant des questions, en rebondissant sur une expression, en faisant un lien avec un fait raconté auparavant. «Une fois à l'aise et surtout rassuré sur l'intérêt que porte le psychothérapeute à son histoire, la personne aura de plus en plus de facilité à se livrer ainsi qu'à supporter un silence amené de façon progressive.

 

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